Le dévouement et le dépassement de soi au travail sont grandement valorisés dans notre société, et même parfois vus comme des impératifs de la culture du travail. Depuis quelques années, il est reconnu que ce dévouement peut avoir pour conséquence un épuisement psychique et physique.
Après un dévouement intense qui n’est ni reconnu ni valorisé, on peut ressentir un sentiment de vide intense. Vidés de nos forces, sans énergie, épuisé(e). Malgré cet état d’être, on continue bien souvent d’accomplir nos tâches professionnelles, sans élan, façon « automatique ». Mais la souffrance psychologique et physique peut se développer très rapidement.
Ce syndrome, communément appelé « burn-out », peut toucher tout le monde, même si les études sur le sujet montrent que les personnes les plus impactées sont celles qui exercent une profession nécessitant une forte implication intellectuelle, de lourdes responsabilités, et les professions dans lesquelles les personnes sont confrontées régulièrement à situations stressantes. Un management autoritaire et peu respectueux de l’individu décuple également les risques d’être touché par ce syndrome d’épuisement.
Notre fonctionnement émotionnel et notre caractère, ainsi que ce que l’ont vit dans les autres sphères de notre vie, joue aussi sur l’intensité du burn-out. Cette sensation d’épuisement peut rapidement se transformer en une profonde détresse. Cette souffrance psychologique et physique n’est pas anodine. Peuvent en découler des insomnies, crises d’angoisses, problème digestifs, maux de tête violents, douleurs au dos, infections urinaires, et dépression….
La personne qui souffre de burn-out va alors devenir de plus en plus insatisfaite de son travail, avoir le sentiment de ne plus s’accomplir, de devenir inadaptée à ses tâches, pas assez efficace, et peut même s’isoler de ses collègues de travail ou de ses relations amicales et personnelles. Parce que donner le change et « faire comme si » fait grandir le sentiment de perte d’énergie et d’épuisement. Une forme de fuite (par exemple avec un arrêt de travail), apportera une forme énergie qui peut être salvatrice au début, mais l’estime de soi est bien souvent touché et cela participe à entretenir le mal-être ressenti.
Quelles sont les causes d’un burn-out ?
Les causes sont souvent multiples. Elles peuvent être liées à plusieurs facteurs :
- Le fonctionnement émotionnel
Les personnalités sensibles et perfectionnistes sont souvent les plus touchées. Avoir besoin de reconnaissance, une estime personnelle faible, la sensibilité au jugement des autres, et le désir d’être apprécié (qui pousse à rendre service et à s’investir pour les autres au détriment de nos besoins fondamentaux et de nos limites) sont les caractéristiques personnelles des personnes les plus touchées par le syndrome d’épuisement professionnel.
- Les conditions de travail
Le cadre professionnel joue une part importante également : horaires compliqués ou à amplitude large, grandes responsabilités, charge de travail trop lourde (imposées par la hiérarchie ou par des facteurs indépendants comme un manque de personnel, par exemple), pression managériale, sentiment de ne pas être soutenu (ni par la hiérarchie ni par les collègues de travail). L’impact émotionnel de la profession est également un facteur aggravant (par exemple dans le cadre d’une fonction dans laquelle on est confronté à la maladie, à la mort,…)
Que faire si vous souffrez de burn-out ?
Il est important de savoir qu’il est possible de gérer cet état de mal-être, et qu’il est encore plus aisé de le prévenir. N’hésitez pas à réfléchir à ce qui peut être mis en place dès l’apparition des symptômes. Dans l’exercice de vos fonctions, cela peut être des changements d’organisation à opérer en accord avec la hiérarchie, ou des changements dans le cadre personnel : ne plus se rendre disponible à tout heure ou le week-end, prendre du temps pour soi en dehors des horaires de travail imposés,…
Prendre en compte ses propres besoins fondamentaux est primordial
Les besoins fondamentaux sont à la racine de notre vie émotionnelle. Le besoin de reconnaissance est souvent celui qui est le plus impactant : au-delà d’être une personne qui « éxécute des tâches », nous revendiquons le droit d’être reconnu comme un individu dans sa globalité, avec toutes ses facettes. Plus nous sommes reconnus à part entière, plus nous estimons légitime notre motivation et notre implication professionnelle.
Mais le besoin de reconnaissance se travaille, comme n’importe lequel de nos besoins fondamentaux … Nous pouvons agir sur ce besoin et faire en sorte qu’il nous impacte beaucoup moins.
Dans mes accompagnements, les besoins fondamentaux sont un véritable axe de travail, parce que toute notre vie émotionnelle en découle… Un travail sur l’estime personnelle peut aussi être de mise. Faire grandir son estime de soi est importante dans toutes les sphères de notre vie : cela impacte notre épanouissement quotidien, joue sur la qualité de nos relations et sur notre bonheur dans les sphères personnelles également.
Quelques conseils…
Si vous vous sentez stressé(e), angoissé(e) à l’idée d’aller travailler, que vous avez le sentiment d’être seul et de ne pas être compris dans vos besoins professionnels (de reconnaissance, d’accomplissement, de valorisation et d’appréciation,…) : parlez-en rapidement.
Vous n’avez pas à en ressentir de la honte. Tous vos sentiments et vos ressentis sont légitimes et importants. Vous avez de la valeur indépendamment de vos besoins, de vos fonctionnements émotionnels, de vos ressentis. N’hésitez pas à en parler. Aux gens que vous aimez et qui vous écoutent, ou en séance avec moi pour une écoute sans jugement et pour obtenir des outils concrets pour aller mieux rapidement.